Les femmes dans le hip-hop ont toujours dû se battre deux fois plus fort pour se faire entendre, et tout a commencé avec la première rappeuse de l’histoire du hip-hop, MC Sha-Rock.
Sha-Rock, dont le vrai nom est Lolita Shanté Gooden, est née et a grandi dans le Bronx, à New York. Elle a grandi au cœur de la scène hip-hop en plein essor des années 1970, où elle s’est fait connaître pour ses performances dynamiques et énergiques en tant que danseuse.
“Je n’ai commencé qu’en 1976”, se rappela-t-elle lors d’une interview. “J’ai commencé en tant que B-girl. Je voyageais partout dans le Bronx juste pour écouter ces breakbeats et attendre le DJ, avec d’autres B-girls et B-boys, qui jouaient ces breakbeats qui nous faisaient bouger, sauter et taper le sol.”
Elle a rapidement acquis une réputation grâce à son showmanship, et il n’a pas fallu longtemps avant qu’elle ne soit découverte par l’un des pionniers du hip-hop, DJ Kool Herc, pour devenir peu après la première rappeuse de l’histoire du hip-hop.
En 1979, Sha-Rock rejoint les Funky Four + One, un groupe de rap révolutionnaire qui comprenait également KK Rockwell, DJ Jazzy Jay, Sha-Rock et DJ Charlie Chase. Ils étaient l’un des premiers groupes à intégrer le rap dans leurs performances, et Sha-Rock est rapidement devenue un membre remarquable du groupe.
Sha-Rock a fait ses débuts sur le premier single du groupe, intitulé “Rappin’ and Rockin’ the House”, qui est devenu un succès underground. Son flow dynamique et sa présence scénique puissante l’ont rapidement fait devenir une favorite des fans, et elle a continué à impressionner les spectateurs avec ses performances énergiques.
Sha-Rock : The Funky 4 a joué un rôle très important dans la création des différentes avenues qui ont façonné la culture hip-hop d’aujourd’hui. Nous étions le premier groupe à avoir une MC féminine, moi-même. Nous étions le premier groupe à porter des graffitis sur nos vêtements. Nous étions le premier groupe, avec Grandmaster Flash and The Furious Five à l’époque, à lancer les batailles de rap entre MC. Cela signifie que nous faisions des rimes les uns contre les autres, nous faisions des chorégraphies de danse, nous avions des machines à fumée. Le spectacle qui était meilleur que le suivant ou dont les compétences en rimes et les chorégraphies étaient meilleures que celles du groupe suivant, nous permettions à la foule de juger qui gagnerait. J’étais aussi la première MC féminine avec une équipe de sécurité entièrement féminine et le premier groupe de soutien entièrement féminin. Ce qu’ils faisaient, c’est que si je récitais une rime, mon équipe de sécurité entièrement féminine se mêlait à la foule pour inciter les gens à chanter avec moi et à répéter ce que je disais.
MC Sha-Rock : “We, as women, helped build hip hop culture” | Madame Rap
Malgré ses contributions au genre, Sha-Rock n’a jamais reçu la reconnaissance qu’elle mérite et est rarement mentionnée dans les conversations sur les plus grandes MC féminines de l’histoire. Elle est souvent négligée dans les discussions sur l’histoire du hip-hop, même si elle a été la première femme à briser le plafond de verre et à ouvrir la voie à d’autres rappeuses.
