Dans le vaste royaume du R&B, peu d’artistes ont entrepris un parcours aussi dynamique et transformateur que Solange. Née dans la redoutable famille Knowles, son émergence de l’ombre colossale de sa sœur, Beyoncé, a été tout simplement poétique. En tant qu’artiste, elle a toujours tracé sa propre voie, taillant une niche distincte qui est farouchement individualiste.
Depuis ses débuts avec Solo Star – une exploration ardente d’une adolescente trouvant sa voix – jusqu’aux moments culturels décisifs de A Seat at the Table et à la brillance avant-gardiste de When I Get Home, Solange a mis en valeur une évolution qui reflète non seulement une croissance personnelle, mais aussi une compréhension plus profonde et un commentaire sur l’identité noire, la condition de femme, et les subtilités de la vie elle-même.
Alors, entrons dans le vif du sujet. De son prometteur premier album, Solo Star, au chef-d’œuvre de 2016, A Seat at the Table, en passant par son dernier album, When I Get Home, nous classons tous les albums de Solange, du moins bon au meilleur.
Solo Star

Publié le : 26 décembre 2002
Titre : Monde de la musique, Columbia
Singles : “Feelin’ You”, “Crush”
Caractéristiques : N.O.R.E., B2K, Lil’ Romeo, Murphy Lee
L’année 2002 a vu la sortie de Solo Star. C’était une déclaration d’une jeune Solange affirmant qu’elle se détachait, indépendante de l’aura massive de sa sœur, Beyoncé. Ce projet avait cette touche du début des années 2000, avec des sons oscillant entre R&B, hip-hop et pop. À travers cet album, une jeune Solange s’est donné du mal, visant à laisser sa marque dans l’univers musical. L’album propose une variété de saveurs musicales. Pensez à “Feelin’ You” inspiré par le reggae ou aux notes introspectives de “Sky Away”; il est clair que Solange n’avait pas peur de mélanger les genres. Mais voici le truc – bien que Solo Star comportait quelques succès et nous donnait un aperçu du talent naissant de Solange, il pêchait par manque d’une signature sonore raffinée comme ses œuvres ultérieures. Avec du recul, Solo Star semble être le laboratoire de Solange, où elle a expérimenté pour trouver son identité sonore. Même s’il ne figure pas en tête de liste parmi ses pièces plus avant-gardistes, il a servi de pierre angulaire. Ce projet nous donne un aperçu de son point d’origine et du chemin qu’elle a parcouru pour obtenir l’admiration et le respect qu’elle suscite aujourd’hui. Voyez-le comme une pierre angulaire de la narration musicale en constante évolution de Solange.
Sol-Angel and the Hadley St. Dreams

Publié le 26 août 2008
Étiquette : Music World, Geffen
Singles : “J’ai décidé”, “ChampagneChroniKnightcap”, “Disco au château de sable”, “T.O.N.Y.”, “Je veux revenir en arrière”
Fonctionnalités : Bilal
Lorsque nous discutons des artistes qui définissent leur son distinctif, Sol-Angel et les Hadley St. Dreams se démarque comme un indicateur clair de la progression de Solange. Sorti en 2008, cet album marque son changement délibéré des sons influencés par la pop de Solo Star vers une ambiance soul rétro plus mûre. L’album vibrait avec des échos de Motown, des nuances de soul des années 70 et une connexion profonde avec son éducation à Houston. Des morceaux tels que “I Decided” ont capturé cette ambiance rétro, mêlant la voix douce de Solange à des rythmes nostalgiques et des paroles introspectives. L’album a trouvé sa place aux côtés de la vague neo-soul portée par des artistes tels qu’Erykah Badu et Lauryn Hill. Cependant, la touche unique de Solange distinguait son travail, mélangeant ces inspirations avec ses propres histoires et introspections. Ce qui élève également Sol-Angel et les Hadley St. Dreams, ce sont ses collaborations choisies. De l’intelligence poétique de CeeLo Green sur “T.O.N.Y.” aux sons futuristes de “I Told You So” produit par Pharrell, chaque collaboration a amplifié l’essence de l’album, ajoutant de la profondeur et de la richesse. Le point crucial de cet album dans la discographie de Solange est l’harmonie qu’elle a réalisée. S’inspirant des grands de la musique, elle a simultanément créé sa propre narration unique. Le lyrisme et l’art présentés ont montré une croissance par rapport à Solo Star. Cela va au-delà des accroches accrocheuses pour offrir aux auditeurs une expérience émotionnelle et culturelle. Bien que ce ne soit pas son travail le plus révolutionnaire, Sol-Angel et les Hadley St. Dreams reste une étape significative dans son parcours artistique. Cela souligne que Solange avait plus à offrir que des mélodies R&B conventionnelles; elle traçait sa trajectoire distincte dans le vaste paysage de la musique, préparant le terrain pour ses projets expérimentaux ultérieurs.
When I Get Home

Publié le 1er mars 2019.
Étiquette : Saint, Columbia
Célibataires: N/A
Caractéristiques : Playboi Carti, The-Dream, Sampha, Gucci Mane, Standing on the Corner
Le quatrième album studio de Solange, When I Get Home, sorti en 2019, n’était pas simplement une goutte dans l’océan. Non, c’était plutôt un effet d’ondulation, suscitant des discussions, des introspections et des louanges. Plongeant profondément dans ses racines de Houston, ce projet est un mélange de jazz, de funk et de vibrations électroniques avec une tonalité soulful – un pèlerinage sonore si vous voulez. L’album pulse avec un sens de l’endroit. Des morceaux comme “Almeda” célèbrent l’expérience noire à Houston, rendant hommage aux entreprises détenues par des Noirs et à la protection spirituelle des ancêtres. Pendant ce temps, “Binz” offre un rythme décontracté mais contagieux auquel il est presque impossible de ne pas se laisser emporter. Ce qui distingue When I Get Home, c’est son approche avant-gardiste. Ce n’est pas un album traditionnel et linéaire ; c’est une expérience sensorielle. Solange n’utilise pas seulement sa voix ; elle intègre des morceaux parlés, mélange les genres de manière transparente et crée une tapisserie auditive qui demande à être écoutée plusieurs fois. Rappelez-vous, il ne s’agit pas de simples morceaux ; c’est un voyage holistique. Les collaborations sur cet album ? Incroyables. Du charisme de Gucci Mane sur “My Skin My Logo” à l’assistance éthérée de Sampha sur “Time (is)”, chaque apparition avait un but précis, complétant l’esthétique globale de l’album. Mais voici ce qui est vraiment emblématique : When I Get Home a mis en valeur une Solange confiante. Elle était ancrée dans son art, sans peur de repousser les limites et prête à embrasser l’abstraction. Comparé à Sol-Angel and the Hadley St. Dreams, il s’agissait moins de s’inspirer de territoires sonores familiers et plus de créer de nouveaux paysages. Dans la grande tapisserie de l’œuvre de Solange, When I Get Home se dresse fièrement en tant que chef-d’œuvre introspectif qui met l’accent sur l’importance des racines, de l’exploration et de la liberté artistique. C’est un pont entre le passé et l’avenir, et c’est tout simplement brillant.
A Seat at the Table

Publication : 30 septembre 2016
Étiquette : Saint, Columbia
Singles : “Cranes in the Sky”
Caractéristiques : Lil Wayne, Sampha, The Dream, BJ the Chicago Kid, Q-Tip, Kelly Rowland, Nia Andrews, Kelela
2016 a été une année de nombreuses bandes originales, mais aucune n’a résonné aussi fort que le magnum opus de Solange, A Seat at the Table. Une fusion de soul sensuelle, de R&B brut et d’une touche de funk, ce projet n’était pas seulement de la musique à nos oreilles ; c’était un mouvement, un éveil. Dès le début, A Seat at the Table est une exploration de l’identité noire et de la féminité. Solange nous offre des pistes qui sont à la fois des hymnes de pouvoir et des reflets de vulnérabilité. Avec “Cranes in the Sky”, elle aborde le sentiment universel de chercher à échapper à la douleur, tandis que “Don’t Touch My Hair” est une affirmation puissante de l’identité et de l’autonomie noires. L’une des marques de fabrique de l’album est ses interludes impeccables. Infusés de la sagesse de personnalités telles que Master P et Tina Knowles-Lawson, ces extraits entrecroisent les pistes pour créer une narration cohérente. C’est un rare aperçu du dialogue intergénérationnel, un témoignage des épreuves, des tribulations et des triomphes de l’expérience noire. Les collaborations ? Rien de moins que légendaires. La profondeur émotionnelle de Lil Wayne sur “Mad” se marie parfaitement avec le message de Solange, tandis que la voix veloutée de Sampha sur “Don’t Wish Me Well” enrichit encore plus la texture de l’album. Dans le grand schéma du parcours artistique de Solange, A Seat at the Table est sans doute son joyau le plus précieux. Plus qu’une évolution sonore, il symbolise son engagement inébranlable à exprimer des vérités, même si elles sont inconfortables. C’est un chef-d’œuvre lyrique qui comble le fossé entre le commentaire social et l’art sublime. En essence, avec cet album, Solange n’a pas seulement pris place à la table musicale ; elle a créé un tout nouvel espace, redéfinissant ce que le R&B moderne pourrait être. Ce n’est pas seulement un sommet de sa discographie, mais aussi une pierre angulaire dans le paysage musical plus large.